A glorious ark for our times, and made of metal scraps
The Ottawa Citizen, November 5, 2013
Art blog, Big Beat – Peter Simpson
To hear the name Casablanca is to think of Hollywood romance, of Rick and Ilsa’s fated love, he left on the tarmac and she flying away into the night.
As Mustapha Chadid grew up in the ancient Moroccan city, he too had romantic dreams of flight, not for love but for adventure and discovery. Now, in a Gatineau gallery, Chadid has fulfilled his dream in art on a spectacular scale.
He’s built a Noah’s Ark for modern times, when the deluge is climate change and environmental degradation. Chadid’s ark is 30 feet long and weighs one-and-a-half tonnes — it barely fits into the Art-image space. It arrived at the gallery in 20 parts, collectively made of hundreds or thousands of pieces as small as a bolt and large as a boiler tank. It is a glorious aggregation of found objects.
Chadid has a metal-fabrication shop in Gatineau, just as his father did in Casablanca. His father made only practical things — “culture was frivolous” — such as the fences and stairs that Chadid also makes, to pay the bills and care for his family. Yet Chadid’s heart has always been in art, before and after he moved his family to Gatineau in 2001, and his grand expression is now at Art-image in the Maison de la Culture.
“It’s a boyhood dream to build an ark,” he says, through a translator, as his English is tentative and je parle seulement un peu français. His ark is a makeshift thing, even ramshackle at first glance, until you notice the details. Chadid’s ark is no cuttingedge machine. With its abundance of flywheels and pistons it looks less space-age transport than Victorian contraption — almost steampunk, as the hip say these days. He’s left the surfaces of the various pieces unfinished, so rust abounds, giving it an experienced look, as if it has already traveled great distances.
The interior is filled with blinking GPS-like displays on which the heavenly bodies of space move about. Dozens of test tubes fill racks on the rear wall of the cockpit, each representing the DNA of a species — the modern ark carries not animals, but their genetic maps.
Outside the cockpit, on the ark’s exterior surface, is a component more open to interpretation. A small turntable rotates, covered in sand that is constantly raked by fixed tines. It represents the desert of Chadid’s youth, though it also prompts thoughts of a garden tended, and of time passing, as in a sand dial.
The desert sands are central to Chadid’s work. One of two smaller pieces — the ark is so big, there’s not room for more — speaks to his Moroccan heritage. It’s a ceiling lamp, a fixture that binds the practical/engineering and artistic sides of Chadid. He’s pulled together various scraps of metal to represent a desert village seen from a distance at night.
The lamp is an evocative work, and a solid example of Chadid’s loose, representational sculptures that are by now seen frequently in galleries in the capital region. I stand beneath the lamp and imagine myself in the ark’s galley, on a grand adventure of conservation, and eating rations in the soft light of home.
Chadid’s exhibition continues to Dec. 22, admission is free. See more of his work at www.tendancemetal.com.
Deux expositions, deux voyages époustouflants
Le Droit du 26 octobre 2013
Des pièces de joaillerie minutieusement perlées de Gabby Ewen, présentées à l’Espace Pierre-Debain, à la fascinante arche de Noé métallique de Mustapha Chadid, exposée à Art-image : les expositions Éléments éphémères et Voyage sans retour amènent le visiteur de l’infiniment délicat à l’impressionnant brut. Dans les deux cas, le souci du détail s’avère époustouflant.
D’emblée, l’installation de Mustapha Chadid saisit par sa taille, pour le moins imposante : à lui seul, son étrange vaisseau spatial à l’allure aussi antique (à cause de la rouille) que futuriste occupe presque tout l’espace.
Mais si c’est ce côté grandiose qui capte l’oeil a priori, ce sont ensuite les nombreux détails qui forment ladite sculpture qui titillent l’intérêt du regard : le clavier du tableau de bord, composé de cercles de métal disposés à l’avenant ; l’ingénieux dispositif qui, sur un plateau rotatif, permet d’un côté à un peigne de tracer du sable et, de l’autre, à une lame d’aplanir le tout ; les complexes engrenages incrustés dans le vaisseau, etc.
« Je me suis amusé comme un fou ! En fait, j’ai fait tout le contraire de ce que mon père me disait que la sculpture devait être, quand j’étais plus jeune ! » clame l’homme, qui a sans l’ombre d’un doute écouté l’enfant en lui pour construire le tout.
Ce faisant, M. Chadid a voulu (faire) réfléchir sur l’avenir de l’humanité et de la Terre. Il ne faut dès lors pas s’étonner de voir rassemblées, à l’intérieur du cockpit, moult éprouvettes contenant autant de prélèvements d’espèces végétales ou autres menacées.
L’environnement sonore dudit cockpit (qui comprend même un lit pliant !), jumelé aux deux écrans où sont projetées en boucle des images de radars, rappellera peut-être d’ailleurs à certains l’univers des jeux Myst et Riven.
On ne peut que regretter que les trois autres éléments de l’exposition (fauteuil, secrétaire et luminaire) ne soient pas mieux mis en évidence, perdus qu’ils semblent être dans le fond de la salle. Il aurait pu être des plus intéressants de les placer à l’avant, les transformant ainsi en sorte de bureau de savant fou où seraient exposés les plans et esquisses de Mustapha Chadid.
Grincements et grains de sable
Karine Gélinas
Journal: VOIR.ca du 17 mai 2007
→ https://voir.ca/popculture-mauricie/2007/05/17/grincements-et-grains-de-sable/
Journal VOIR du 10 novembre 2005
QUÊTES TEMPORELLE
Un texte de Line Dezainde
Les sculptures de Mustapha Chadid nous enveloppent d’une poésie mécanique aux effluves d’Afrique du Nord et nous projettent dans un monde à la recherche du temps.
Le titre Comme un temps qui n’existe pas donne le ton à l’approche philosophique et poétique entourant la création des œuvres composant l’exposition de l’artiste Mustapha Chadid à la Galerie Karsh-Masson. De nombreuses sculptures cinétiques nous transportent dans un monde fabuleux aux effluves d’Afrique du Nord, à la poursuite du temps qui fuit, du temps perdu ou de sa futilité.
Né au Maroc d’un père forgeron et d’une mère couturière, Chadid a baigné dans un environnement où régnaient la créativité et la manipulation des matériaux. Jeune, il adorait se balader dans les quartiers de Casablanca, fasciné par le génie créatif des habitants recyclant les matériaux disponibles afin de créer des objets utilitaires ou des jouets. « Mon père était forgeron et il réparait les grandes roues métalliques auxquelles étaient attelés des chevaux qui les faisaient tourner. » Ces roues se raccordaient à un ingénieux système d’engrenages permettant l’ascension de l’eau d’un puits. Le métal se faisant rare, « c’était le système D » et le recyclage de morceaux trouvés de-ci de-là.
Un enseignant de la 12e année a assurément influencé la pensée de Chadid quant au concept de la relativité du temps. « Le temps peut être mesuré avec des instruments sophistiqués, mais on ne peut pas expliquer l’effet du temps. Mon professeur nous expliquait qu’une heure, ce n’est pas toujours la même chose. Une heure à avoir du plaisir entre amis, ce n’est pas aussi long qu’une heure à accomplir un travail pénible. » Les œuvres tirent ainsi leur origine de cette fascination de l’artiste pour l’incommensurabilité du temps, d’études dans le domaine de la physique, des histoires de Jules Verne, des machines à remonter le temps et même des films de Star Wars! Depuis son immigration au pays, Chadid est à même de comparer la conception des Nord-Américains à celle des habitants de son Maroc natal: « Le temps prend une autre dimension lorsqu’on dispose de temps libre, de ressources et de la liberté de s’exprimer. » Il renvoie également aux cultures qui ne définissent pas le temps de façons semblables: « La course effrénée pour gagner du temps n’a aucune résonance pour le montagnard de l’Afrique. C’est une notion qui lui est totalement étrangère. »
Fusionnant art et sciences, les sculptures, que l’artiste nomme aussi « instruments », investiguent chacune à leur manière une portion du temps. Les structures métalliques sont composées de feuilles d’acier découpées à la torche, de moteurs et de délicats engrenages en tiges d’acier. S’y ajoutent de cliquetantes chaînettes, des tiges grattant le sol couvert de sable ou des pelles ramassant péniblement une minime quantité de ce sable pour l’emporter au sommet de la structure afin de compléter le cycle. Et pourtant, ces fragiles machines n’ont aucune finalité: elles répètent incessamment les mêmes mouvements au rythme d’un sempiternel tempo. Tout en étant pathétiquement inutiles, ces instruments incarnent de façon ludique la très humaine quête et poursuite du temps perdu.
En plus de l’exposition, vous pouvez également visiter l’atelier de l’artiste présentant des sculptures, des objets de décoration et des meubles en fer forgé. Sur rendez-vous en consultant le www.tendancemetal.com.
Line Dezainde
→ https://voir.ca/arts-visuels/2005/11/10/mustapha-chadid-quetes-temporelles/
Un «temps» soit peu
« PRÉMICES » édition 2004-2005, publication du centre d’artistes AXENÉO7
«Voyage sans retour»
Montage de l’exposition:
Au Centre d’Exposition art-Image de la Maison de la Culture de Gatineau
855 Boulevard de la Gappe, Gatineau, QC
Lien Site Web: http://www.gatineau.ca/artimage/expo_chadid.html
Mustapha Chadid built an
‘ark’ for our times from scrap metal.
Par PETER SIMPSON
The Big Beat
Ottawacitizen.com/bigbeat
OTTAWA CITIZEN 2013
Triptyques
Collectif Recycl’art
Galerie Montcalm
2014
http://www.gatineau.ca/portail/default.aspx?p=quoi_faire/galeries_art_expositions/evenement&id=306422231